— J’aime le contraste entre une architecture structurée et une nature libre et sauvage. J’aime aussi mettre en avant les vestiges. Dans les pays de l’Est que j’ai parcourus ces dernières années, en Roumanie, en Ukraine, en Bulgarie, en Géorgie, ce sont souvent des endroits qui n’intéressent plus personne, qui sont laissés à l’abandon, voire qui sont voués à la destruction ou déjà détruits, parce que les habitants ne veulent plus les voir. Je trouve cela dommage, car nombre d’entre eux pourraient être réhabilités, devenir des hôtels, des lieux de vie.
Comme pour mes photographies de sanatoriums abandonnés, réalisées en Géorgie, bien souvent il s’agit d’endroits dont l’accès est interdit au public. Je dois escalader des grilles ou des murs pour y accéder. Ce qui implique que j’ai seulement un temps limité pour effectuer de premiers croquis ainsi que des photographies, à partir desquels je crée les dessins par la suite.
Il s’agit alors d’un travail de composition. Des informations sont manquantes. D’autres vont être retirées par choix. Je peux aussi donner plus de place à la nature, ajouter une essence d’arbre qui me paraît intéressante de par son rapport avec les éléments architecturaux. Les blancs jouent également un rôle important dans mon travail de composition.
Cela me plaît, lors d’une exposition, quand une personne qui s’intéresse à l’un de mes dessins me fait part de ses impressions, et qu’elles sont différentes de celles que j’avais en observant le lieu et en le dessinant. Chacun peut effectuer sa propre interprétation, suivre son propre chemin dans la contemplation. »